Italie : rosaire en main, Matteo Salvini tente de séduire les catholiques traditionnels
- lemonde.fr
- 21 mai 2019
- 1 min de lecture

Qu’ont pensé les grands anciens ? Les fondateurs de la Ligue du Nord, ceux qui jadis participaient, en rangs serrés, derrière leur chef de file, Umberto Bossi, à des rites païens sur les bords du Po ? Partis de leur propre chef, exclus du parti ou marginalisés par Matteo Salvini, on ne les a guère entendus protester, samedi après-midi, habitués qu’ils sont à voir « leur » Ligue se transformer en l’exact contraire de tout ce en quoi ils ont cru.
A une semaine des élections européennes, sur la tribune dressée sur le parvis de la cathédrale de Milan, devant des dizaines de milliers de personnes réunies malgré la pluie battante – et un parterre de chefs de « partis-frères » venus de tout le continent –, le chef politique de la Ligue s’est lancé dans un éloge inattendu d’une Europe façonnée par l’Eglise.
Dans ce texte soigneusement préparé – détail inhabituel –, plutôt que de faire référence à Robert Schuman, Altiero Spinelli ou Alcide de Gasperi, l’orateur a énuméré les six « saints patrons » de l’Europe, selon l’Eglise catholique : Benoît de Nursie, Brigitte de Suède, Catherine de Sienne, Cyrille et Méthode, et enfin Thérèse-Bénédicte de la Croix (née Edith Stein, morte à Auschwitz en 1942). Avant de vouer l’Italie, et sa victoire électorale prochaine, « au Cœur immaculé de la Vierge », le tout en agitant un rosaire avec des gestes de bateleur...
Kommentit