Médecins réticents et pression religieuse: le droit à l'IVG des Italiennes est en péril
- cheekmagazine.fr
- 31 oct. 2018
- 2 min de lecture

Bien qu’il ait fêté les 40 ans de sa légalisation le 22 mai dernier, le droit d’avorter est toujours mis à mal en Italie. Début octobre, le conseil municipal de Vérone a ainsi adopté une motion autorisant le financement de groupes anti-IVG, déclarant la ville “favorable à la vie”. Deux motions similaires, encore à l’étude, ont ensuite été présentées à Rome puis à Milan.
Le même mois, le pape François a comparé l’IVG au fait de recourir “à un tueur à gages”.
“Il y a encore des résistantes très fortes au droit des femmes à disposer de leur corps dans le pays, soupire Ludmila Acone, docteure en histoire spécialiste de l’Italie contemporaine. Elles sont liées à la culture véhiculée par l’Église, qui s’est opposée pendant des décennies à la contraception et à l’IVG”.
Lidia, 28 ans, doctorante en physique; en a fait les frais. Quand la jeune femme a réalisé qu’elle était enceinte, elle s’est rendue à un “consultorio familiare”, c’est-à-dire à un centre d’accueil d’accès gratuit, géré par les régions italiennes, dont l’une des missions est la “protection de la santé sexuelle et reproductive” des femmes.
“Au lieu de me faire voir un·e médecin, j’ai eu une entrevue avec une assistante sociale, raconte la jeune activiste, alors âgée de 19 ans. Ça a duré trois heures: elle a tenté de me convaincre par tous les moyens de ne pas avorter.”
Afin de pouvoir parler à un·e gynécologue, Lidia a dû se rendre dans un autre centre, “l’un des rares” de Rome à donner véritablement la marche à suivre pour faire une IVG. Le jour même, la jeune femme a été placée sur une liste d’attente pour les avortements, effectués dans un hôpital public romain...
Comments