Le Cabinet du Docteur Scalfari
- Yves Ramaekers (ABA - Assocation Belge des Athées)
- 16 oct. 2017
- 2 min de lecture

Le Cabinet du Docteur Caligari est un film célèbre, tourné en Allemagne, il y a près d’un siècle. Dans ce film, on ne sait plus trop à force d’embrouilles qui est le fou de qui ; on arrive difficilement à séparer les affirmations vraies des vrais errements. C’est en référence à ce curieux film que j’ai intitulé cet article « Le Cabinet du Docteur Scalfari », tant les dernières évolutions médiatiques d’Eugenio Scalfari sont brouillonnes au point que dans les interviews où il se délecte à relater ses rencontres avec le pape, on se demande en effet qui est le fou de qui.
Jusqu’en juillet dernier, Eugenio Scalfari était considéré comme un homme dont l’opinion comptait (principalement en Italie) ; il avait la réputation d’un homme libéral, d’un laïc et même, sur foi de ses déclarations, d’un athée. Il était fort connu dans son pays comme un des fondateurs de La Repubblica, un des grands journaux nationaux de ce pays de soixante millions d’habitants ; ce qui n’est pas rien. Il en fut longtemps directeur et rédacteur en chef et il est encore présent dans les colonnes de l’Expresso. Il est important de noter sa position particulière dans le domaine de la presse, car ceci exclut totalement qu’il n’ait pas perçu la portée de ses mots dans ses récentes déclarations.
Dans l’édition de l’Expresso du 19 juillet dernier, Eugenio Scalfari a fait son aggiornamento, son « coming out », comme disent les anglomanes. À cette occasion, il s’est révélé subitement très critique et même carrément insultant et raciste à l’égard des athées, les traitant tout bonnement de chimpanzés. À lire ce qu’il écrivait ce jour-là, on dirait qu’il a été pris d’on ne sait quelle urgence, quelle fulmination, d’on ne sait quelle nostalgie. Comme on va le voir, cette nostalgie est un sentiment puissant qui l’a mené à faire un retour aux sources, à ses sources.
Soyons clair, s’il n’était question que de contredire Scalfari ou de discuter ses arguments, si ce n’était que ça, l’affaire ne vaudrait pas la peine. Mais pour nous – athées – il importe de retrouver la source de cette haine des athées subitement dévoilée et les raisons de ce dévoilement. Autrement dit, il s’agit de mettre au jour les soubassements idéologiques de ce retournement.
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