La Saint Valentin à l’italienne (ou l’infinie reconduction du « baiser à la pantoufle »)
Pourquoi un titre aussi ésotérique et qu’est-ce que c’est ce « baiser à la pantoufle » ? Vu du côté de Rome, le « bacio alla pantofola » est un rite qui marque la soumission et l’obéissance au souverain pontife ; il est d’ailleurs pratiqué par bien d’autres que les politiciens italiens. Quant à la « pantofola » elle-même, elle est connue sous le nom ô combien évocateur de « pantoufle sacrée » ou « pantoufle divine ».
On ne peut rite plus ridicule.
Bertrand Russel et sa théière dans l’espace sont dépassés par la réalité des politiciens et les autorités italiennes.
Que disait le logicien athée et britannique ? Très exactement ceci :
« Si je suggérais qu'entre la Terre et Mars se trouve une théière de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j'aie pris la précaution de préciser que la théière est trop petite pour être détectée par nos plus puissants télescopes. Mais si j'affirmais que, comme ma proposition ne peut être réfutée, il n'est pas tolérable pour la raison humaine d'en douter, on me considérerait aussitôt comme un illuminé. Cependant, si l'existence de cette théière était décrite dans des livres anciens, enseignée comme une vérité sacrée tous les dimanches et inculquée aux enfants à l'école, alors toute hésitation à croire en son existence deviendrait un signe d'excentricité et vaudrait au sceptique les soins d'un psychiatre à une époque éclairée, ou de l'Inquisiteur en des temps plus anciens. »
On avait récemment publié ici un long article intitulé « L’Athée et la Constitution ou la Trahison des Clercs en Italie » dans lequel on faisait place à l’analyse de Piero Calamandrei relative à l’introduction – en une sorte de coup d’État rampant – des Accords du Latran que le fascisme avait passés avec le Vatican et la papauté et signés le 14 février 1929, jour qui, comme chacun sait, est consacré à la Saint Valentin et aux amours illicites, quand on en a.
L’affaire n’est décidément pas close et les clercs trahissent toujours encore aujourd’hui. Il y a donc lieu de faire place à quelques explications dès lors qu’en Italie, véritable Catholand, s’élèvent des voix pour exiger une « révision du Concordat ».
Une telle révision de concordat s’impose. Nous allons voir pourquoi. Mais d’abord, une petite remarque générale : notre opinion est qu’il convient d’envisager l’abolition de tous les concordats et de mettre en cause cette monstruosité qu’est l’État du Vatican.
Et point de départ de notre réflexion est deux articles renseignés ici même et dont nous donnerons quelques extraits en traduction :
- « Dopo la vittoria del no al referendum, abroghiamo il Concordato » – 14/02/2017 - left.it (« Après la victoire au référendum, abrogeons le Concordat »)
- Date a Cesare quel che è di Cesare. Per una revisione del Concordato – 14/02/2017 MicroMega (Carlo Troilo) (Rendez à César ce qui est à César. Pour une révision du Concordat).