L’Athée et la Constitution en Italie
- Association belge des athées / Yves Ramaekers
- 13 févr. 2017
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Depuis le fascisme et l’arrangement – le « deal » – qu’il passa avec le Vatican en 1929 et qui se conclut par les Patti Lateranensi – les Accords du Latran qui comportent notamment, un concordat, et qui de l’avis du pape Pie XI rendirent « Dieu à l’Italie et l’Italie à Dieu », l’athée en Italie est devenu une sorte d’intouchable et l’athéisme, une sorte de maladie honteuse qu’il vaut mieux taire.
On aurait pu croire qu’avec la disparition officiellement constatée du régime fasciste (non pas du fascisme lui-même, qui perdure sous diverses formes) et de l’instauration de la République, officiellement laïque, l’emprise catholique sur l’Italie irait en s’amenuisant. Il n’en a rien été que du contraire, on a vu s’instaurer progressivement jusque dans la vie quotidienne des habitants, un Katolikistan, toujours en place actuellement.
En effet, c’est le fait que nous allons examiner, l’Italie issue de la Résistance voulait un État laïc et l’affirmer de façon solennelle dans sa Constitution. Ce qu’elle fit, mais en même temps, sorte de coup de Jarnac – pour ne pas dire coup d’État, on imposa via la réintroduction des Patti Lateranensi – les Accords du Latran – dans la Constitution, la religion catholique comme religion « spéciale » et privilégiée. Le vote se fit à une large majorité, y compris les communistes.
L’insertion dans la Constitution d’un État censément laïc d’accords bilatéraux – impliquant donc un autre État – est en soi une absurdité du point de vue du droit et de l’indépendance nécessaire à la constitution d’une entité nationale, par nature et par principe autonome. De surcroît, l’insertion d’une disposition telle que les Accords du Latran (Patti Lateranensi) qui s’ouvraient sur une invocation à la Sainte trinité et qui dans leur article 1 proclamaient le catholicisme comme religion d’État, était franchement une incongruité.
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